Depuis 2021, l’Association Nigérienne pour le Traitement de la Délinquance et la Prévention du crime (ANTD), à travers le projet mobilité protégé en Afrique de l’Ouest, œuvre dans la communauté urbaine de Niamey et dans les communes Urbaines de Gaya et de Téra, pour la protection des enfants en mobilité. Il concerne les filles et les garçons âgés de moins de dix-huit ans. Le projet tente d’agir sur le parcours de mobilité de ces enfants pour renforcer leur protection à travers des activités de sensibilisation de la communauté, la prise en charge d’urgence (hébergement, alimentaire, sanitaire, hygiénique), la réintégration familiale et les projets de vie aux enfants, la formation de l’ensemble des acteurs concernés par la traite, l’exploitation sexuelle et la mobilité des enfants.
A la date d’aujourd’hui 147 enfants ont été pris en charge et réintégrés dans leur familles, 59 ont été placés en formation professionnelle /Scolarisation/AGR et 21 enfants ont bénéficié de prise en charge sanitaire.
Le juge des mineurs, la direction départementale de la promotion de la femme et la protection de l’enfant, la police, la gendarmerie, le Mouvements des Associations des Enfants et Jeunes Travailleurs du Niger (MAEJT/Niger), les Syndicats des transporteurs, les groupements féminins et d’autres structures présentes à Gaya collaborent avec l’ANTD dans le cadre du projet mobilité protégé en Afrique de l’Ouest, souligne Moustapha Asmane assistant sociale ANTD. Tout ce beau monde, y compris les enfants, est informé sur les risques de l’exploitation sexuelle, la traite et autres formes d’abus et exploitations auxquels s’exposent ces filles et garçons en mobilité à travers les sensibilisations, que mènent les agents de façon régulière sur le terrain, précise-t-il.
Mahamadou Aminatou chef de service départementale de la promotion de la femme et de protection de l’enfant souligne que beaucoup d’enfants proviennent du Bénin, du Nigeria et de l’intérieur du NIGER et le même cycle se poursuit entre ses trois pays. Toutefois, elle notifie que depuis les derniers événements qui ont conduit à la fermeture des frontières, il a été enregistré moins de cas ; en janvier seulement 10 cas ont été notifiés. Selon toujours Mahamadou Aminatou chef de service départementale de la promotion de la femme et de protection de l’enfant, en pareille moment de soudure, le flux massif des enfants qui se déplacent à la recherche d’une vie meilleure est très élevé.
C’est l’exemple de cette fille âgée de 9 ans qui témoigne : « je viens du Nigeria, Yola, j’ai dit à mes parents que je voudrais aller chez ma tante, c’est ainsi que j’ai fait ma valise pour me rendre a Gaya. Arrivée, je n’ai pas retrouvé ma tante je l’ai cherché je ne l’ai pas vu, c’est ainsi que les transporteurs de la gare m’ont amené à l ANTD de Gaya. Ce sont eux qui ont retrouvé ma tante ».
« Chaque fois quand nous voyons des enfants errer dans la gare nous les faisons attendre ici, et contactons le point focal ANTD, qui vient les chercher. Ils prennent soins d’eux quelques jours ensuite les ramènent ici à la gare pour les conduire à leur destination souhaité », confirme Mounkaila Daouda du Syndicat des transporteurs ».
Pour protéger ces enfants en situation de mobilité, l’ANTD, en collaboration avec la direction départementale de la promotion de la femme et la protection de l’enfant a pris plusieurs mesures dont entre autres, la création d’un comité de protection qui se réunit chaque mois pour faire l’évaluation de ce phénomène de mobilité des enfants.
Recensement six enfants ont été ramené dans leur famille : « Nous étions à Malanville dans une école coranique, on souffrait beaucoup et c’est ainsi que nous nous sommes enfuis pour venir à Gaya, on n’avait pas à manger et c’est là que l’agent de l’ANTD nous a hébergé, ils ont pris soins de nous, après ils nous ont conduit ici à Margou beney », relate Idrissa l’initiateur de la fuite.
Une fois de plus, ces enfants ont été identifiés à la gare grâce à notre vigilance, explique Mounkaila Daouda du syndicat des transporteurs :« nous les avons trouvés assis, ils nous ont dit qu’ils voulaient aller à Margou Bené, nous les avons donc fait attendre ici et contacté le point focal ANTD ».
De nombreux marabouts exploitent des enfants qui leurs sont confiés, atteste Mahamadou Aminatou chef de service départementale de la promotion de la femme et de protection de l’enfant. D’autres parmi eux arrivent à s’échapper. Plusieurs fois les populations ont conduit des enfants errants soit à la police soit à notre service et c’est après cela que commence notre travaille.
Le responsable du projet mobilité protégé en Afrique de l’Ouest, lui, appelle à une intensification de synergie d’actions des différents acteurs étatiques, communautaires autour des enfants en mobilité, pour leur protection efficace. Il est aussi à noter que cette mobilité concerne plus les garçons que de filles.